OBJET : Méditations pour l’année 2017

 

Janvier

« Abstenez-vous de toute appartenance au mal » (1Th 5,22). Il n’y a qu’un seul et unique mal : le péché. Voilà la règle sûre et infaillible sur laquelle nous devons juger de tout ce qui arrive dans notre vie. Ainsi les afflictions ne doivent plus nous effrayer, nous devons même les regarder comme des biens, si elles deviennent pour nous des préservatifs du péché. Mais le plaisir, le bonheur temporel, deviennent pour nous des objets funestes s’ils nous conduisent ou nous disposent au péché… Il n’y a de mal en ce monde que ce qui est contraire à l’ordre et au bon plaisir de Dieu. Or rien ne nous conduit au souverain mal, rien n’est contraire à l’ordre et au bon plaisir de Dieu que le péché ; tout le reste ne put être mauvais en lui-même.

Sermon sur le péché (1842)

 

Février

Nous disons à Dieu que nous l’aimons de tout notre cœur. Nous avons raison de le dire, mais le disons-nous avec vérité ? Ne démentons-nous point nos paroles par notre conduite ? Qu’est-ce qu’aimer Dieu ? C’est le préférer à tout, c’est être prêt à tout souffrir, à tout perdre, même la vie, pour conserver sa grâce. Qu’est-ce qu’aimer Dieu ? C’est prendre à cœur ses intérêts et sa gloire. C’est être affligé de les voir offensés. Aimons Dieu d’un amour de plénitude, d’un amour de perfection… Si nous aimons Dieu, ne démentons pas nos paroles par nos œuvres. Préférons Dieu à tout. Vous l’aimerez par ce que sa miséricorde est éternelle. Si nous aimons Dieu, quelques péchés que nous ayons commis, ne désespérons  jamais parce que la miséricorde de Dieu est éternelle. Préférons, oui, préférons Dieu à tout.

Sermon sur l’amour de Dieu (1858)

 

Mars

Il arrive qu’on prie par routine sans attention. Pour prier, n’omettons aucune des conditions nécessaires à la prière.
1 – Il faut réparer convenablement notre âme avant de prier.
2 – Il faut une humilité profonde. Nous sommes des mendiants demandant une aumône.
3 – Il faut prier avec attention. Que nos distractions ne nous enlèvent pas le mérite de la prière.
4 – Il faut prier en nous confiant à Dieu et en nous défiant de nous-mêmes. Plus notre confiance en Dieu est grande, plus le succès de nos vœux est assuré.
5 – Il faut prier avec persévérance. Dieu ne nous exauce pas toujours à la première demande. Il veut être sollicité, importuné. S’il semble se retirer de nous, c’est pour nous combler ensuite.

Mettons-nous en présence de Dieu. Prions avec attention, respect, confiance et persévérance en nous unissant à Jésus-Christ.

Sermon sur la prière (1862)

 

Avril

 Le signe de la croix attire les bénédictions célestes. C’est pour cette raison que l’Eglise l’emploie sans cesse dans ses cérémonies… S’git-il de baptiser quelqu’un, de lui donner la sainte eucharistie, de le confirmer, la croix, cet emblème sacré de la victoire est toujours là. S’agit-il de bénir l’eau, le pain, le vin, l’huile, les autels, les maisons, les fruits de la terre ou quelque autre chose que ce soit, toujours on a recourt au signe de la croix. Il n’y a pas d’avantages que la croix nous procure. La croix est une source de gloire et de salut, par elle nous vaincrons le monde, par elle nous gagnerons le ciel. Ah ! Chrétien, prends bien garde d’en rougir. Malheur, mille fois malheur à quiconque est assez lâche pour ne pas oser imprimer sur soi le signe auguste de notre rédemption : il  n’est plus chrétien.

Sermon sur le signe de la croix (1858)

  

Mai

« Sainte Vierge Marie, sainte mère de Dieu, ma ère et ma patronne, je me mets sous votre sainte protection. Je me jette avec confiance dans le sein de votre miséricorde. Soyez, ô mère de bonté, mon refuge dans mes besoins, soyez ma consolation dans mes peines, soyez mon avocate auprès de votre adorable Fils, aujourd’hui, tous les jours de ma vie et particulièrement à l’heure de ma mort. Ainsi soit-il. » « Mère de miséricorde, obtenez-nous durant notre vie les grâces les plus abondantes et surtout au moment de la mort, la grâce d’une sainte persévérance afin que, dans le sein de votre divin Fils, nous puissions vous bénir à jamais avec tous les élus. » « Grâce, ô Marie, grâce. Obtenez-nous miséricorde auprès de votre divin Fils. Ne nous abandonnez jamais et nous serons sauvés. »

Manuscrit de prières, sermon pour l’Assomption (1867), sermon sur la Sainte Marie (1856)

 

Juin

Je recommande à mes successeurs qui seront envoyés légitimement par l’évêque diocésain de prendre cette paroisse à cœur. Longtemps elle a été sans prêtre au milieu d’elle. Néanmoins la foi n’y est pas morte, une bonne volonté de faire le bien subsiste. Seulement il y a négligence très grande pour approcher des sacrements au moins aux fêtes principales, même à Pâques. Il se trouve encore un certain nombre qui n’ont point approché des sacrements depuis 10, 20, t 30 années et plus. Cependant, avec la grâce de Dieu, il y a tout espoir d’en ramener une grande partie. Il n’y a qu’un Pontmain en France où on puisse faire et entreprendre des choses aussi difficiles sans autre secours que la divine providence.

Journal Tome II

 

Juillet

En quoi consiste la liberté du chrétien ? Le vrai chrétien est esclave de son devoir et libre de toute passion. Soumis à Dieu et indépendant de tout le reste, attaché à Dieu seul comme à son père, il s’élève au-dessus du monde entier et règne sur lui-même. Alors que les hommes, jouets de mille erreurs, de mille opinions, flottent sans cesse comme des enfants, le chrétien, éclairé par la foi, soutenu par l’espérance, animé par la charité et monté sur le vaisseau de l’Eglise dont Dieu lui-même est le pilote, le chrétien est libre et calme au milieu des tempêtes…Alors que les hommes, esclaves de la coutume, se laissent entraîner dans le gouffre de la dépravation générale, le chrétien libre, appuyé par Dieu comme sur un rocher immuable, se rit de la violence de ce torrent qui ne peut même pas l’atteindre.

Sermon sur la liberté chrétienne (1834)

 

Août

 Que penseriez-vous de parents qui, au lieu d’avoir soin de nourrir leurs enfants, ne se mettraient pas en peine d’en prendre soin ?… Ne les regarderiez-vous pas comme dénaturés ? Que faut-il donc penser des parents qui ne veillent pas sur l’âme de leurs enfants ? Parents, il vous est ordonné de veiller à ce que vos enfants aillent au catéchisme pour apprendre à servir le Seigneur, qu’ils fréquentent les sacrements… Mais conviendra-t-il bien de le leur commander quand ils verront que vous y manquez vous-mêmes ? Donnez le bon exemple à vos enfants, ils vous imiteront. Soyez donc comme les anges gardiens de vos enfants. Conduisez-les dans le droit chemin en y marchant vous-mêmes. Gardez leur âme comme la prunelle de votre œil. Apprenez-leur à connaître Jésus-Christ. Ayez soin de leur parler de ce divin modèle dans toutes les occasions.

Sermon sur l’éducation des enfants (1861)

 

Septembre

 Qu’est ce que souffrir persécution pour la justice ? C’est souffrir pour les intérêts de la gloire de Dieu. Il arrive souvent qu’en travaillant à la gloire de dieu, on soit exposé aux persécutions dans le monde. Il suffit quelquefois de vouloir le bien, de le procurer, de s’y consacrer pour essuyer mille oppositions, pour être en butte à mille contradictions, pour voir s’élever contre soi toutes les tempêtes et tous les orages. Le monde révolté, l’enfer déchaîné, tout s’armera de concert. Le zèle qu’on a pour le bien sera regardé comme un faux zèle. Celui qui procure le bien sera traité d’esprit outré, d’entêté, de visionnaire, de faux prophète. Il faut s’y attendre, c’est le propre de l’œuvre de Dieu d’être marqué du sceau des contradictions : le disciple n’est plus le maître.

Sermon sur la 8ème béatitude (1862)

 

Octobre 2017

« Le nom de Jésus nous rappelle celui en la foi de qui et au seul nom duquel nous pouvons parvenir au bonheur éternel. Il nous rappelle celui qu’ont prédit les prophètes, après lequel ont soupiré tous les anciens justes avec des gémissements continuels, celui qui est le désiré des nations, celui qui est la splendeur de la lumière éternelle par qui toutes choses ont été faites, celui qui, par son sang , nous a rachetés de l’esclavage du démon et qui perpétue encore tous les jours son sacrifice sur nos autels ; Il nous rappelle, ce divin nom de Jésus, qu’il est l’époux de nos âmes, qu’il est notre législateur, notre maître, notre consolation, notre souverain bonheur et notre dernière fin. Autant de titres entendus dans le saint nom de Jésus. Quel amour ce nom sacré ne doit-il pas nous inspirer ? Avec le nom de Jésus prononcé avec foi on peut tout. »
(Sermon sur le saint nom de Jésus – 1868)

 

Novembre 2017

« L’espérance nous console dans tous nos maux et toutes nos peines. Elle nous soutient dans nos tentations et notre lutte contre le démon, le monde et nous-mêmes, elle nous détache de nous-mêmes et nous anime au service de Dieu. C’est l’espérance qui soutenait les saints dans leur vie cachée en Dieu et c’est encore elle qui soutient au milieu du monde cette multitude de justes de toutes les conditions et de tous les âges. Qu’ils sont heureux ceux qui espèrent en Dieu. Aussi ne nous désespérons jamais. Celui qui se confie en Dieu ne peut jamais périr. Ayons recours à la prière, elle est la clef du ciel. Disons souvent : mon Dieu, ayez pitié de moi. Sans vous, je ne peux rien. Avec vous je peux tout t c’est ainsi qu’en espérant en vous, O mon Dieu, en vous aimant, en vous servant, je peux croire un jour obtenir la vie éternelle. » (Sermon sur l’espérance – 1868)

 

Décembre 2017

« Ce qu’il y a d’admirable, c’est que depuis l’apparition de la Très Sainte Vierge, beaucoup de pécheurs en différents endroits se sont présentés au tribunal de la pénitence, des prières non usitées se font presque partout avec un grand concours de peuple, la confiance en Marie augmente de plus en plus chaque jour. La crainte excessive que l’on avait de l’ennemi, avant l’apparition de la Très Sainte Vierge, diminue de jour en jour et le courage renaît alors que, avant, il était dit par plusieurs : « On a beau prier, Dieu ne nous écoute pas ».

Confiance en Marie ! Retour vers Dieu !

Dieu soit loué et glorifié ! » (Journal Tome IV)