OBJET : Méditations pour l’année 2018

 

Janvier 2018

« Voilà ce qui se produit depuis l’apparition : la prière multipliée dans les paroisses du diocèse et des diocèses voisins, des conversions qui paraissaient très difficiles. Quant à ma paroisse, elle est privilégiée, sans doute à cause des prières qui s’y font depuis le commencement de la guerre et qui ne discontinuent pas. Des larmes coulent souvent des yeux des fidèles. Il semble que tous n’aient pas assez de voix pour chanter les louanges de Marie. Il faut le voir pour le croire. Ce ne sont pas les louanges que nous recherchons, non, c’est la gloire de Dieu, c’est de voir de plus en plus la confiance s’augmenter en notre bonne Mère, l’auguste Vierge Marie. Dire le nombre de pèlerins qui viennent de toute part et s’en retournent le cœur touché et plein d’espérance, cela n’est pas possible. Si je restais muet, je ne serais pas serviteur de Marie. » (Lettre à l’évêque de Laval – 8 février 1871)

 

Février 2018

«  Allocution aux fidèles pour obtenir des secours. Vous savez en quel état était Pontmain en 1836, sans église, sans école, sans presbytère. Il y avait beaucoup à faire et mon appel fut entendu. Chacun s’est empressé de subvenir à nos besoins. Mais devons-nous en rester là ? Vous le savez, il nous reste beaucoup à faire. Dieu vous bénit. Les récoltes seront abondantes, le commerce va bien. Tout nous porte à la reconnaissance et par conséquent à venir à notre secours. Que chacun sache donc faire un sacrifice une fois en passant. Je désire vous voir tous dans le ciel. Vous en avez les moyens si vous le voulez. La parole de Dieu vous est annoncée, les sacrements ne vous sont point refusés… Sous ces auspices, je me rendrai chez chacun de vous, persuadé que chacun sera honnête et s’empressera selon son pouvoir à subvenir à nos nécessités. » (Journal Tome II)

 

Mars 2018

« Me voici, Seigneur, tout couvert de confusion et pénétré de douleur à la vue de mes fautes. Je viens les détester devant vous, avec un grand déplaisir d’avoir offensé un Dieu si bon, si aimable, si digne d’être aimé. Je vous conjure, ô mon Dieu, par votre bonté infinie, de pardonner tous mes péchés, de me faire miséricorde. Que je voudrais, ô mon Dieu, ne vous avoir jamais offensé ! Mais puisque j’ai été assez malheureux pour vous déplaire, je renonce dès à présent au péché, aux occasions de péché, surtout de celui où j’ai la faiblesse de retomber si souvent. Si vous daigniez m’accorder votre grâce, ainsi que je la demande, et que je l’espère, je tâcherai de remplir mes devoirs avec exactitude. Rien ne pourra dans la suite, je l’espère, m’empêcher de vous servir. » (Manuscrit de prières)

 

Avril

« Nous devons nous aider, nous soulager les uns les autres et, comme la charité demande cela de chacun de nous, elle est extrêmement blessée lorsqu’on néglige ce devoir important de la charité. Chrétiens, levons les yeux vers Jésus-Christ. Il a donné sa vie pour nous et nous devons à son exemple donner la nôtre pour nos frères. Recourons à ce médecin tout puissant qui tient dans sa main le remède efficace de toutes les maladies et demandons-lui de nous guérir. Admirons la bonté avec laquelle il nous souffre. Que la vue de cette bonté infinie nous ferme la bouche, les yeux, les oreilles, sur les défauts et les imperfections de nos semblables. Réjouissez-vous, soyez parfaits, encouragez-vous les uns les autres, ayez tous les mêmes sentiments. Vivez dans la paix et le Dieu de paix et de dilection demeurera avec vous éternellement. »

Sermon sur le pardon des injures (1856)

 

Mai

« Chacun est obligé de faire l’aumône selon ses moyens et les besoins des pauvres. L’aumône n’est pas un simple conseil, c’est un devoir rigoureux. N’attristez pas le cœur des pauvres et ne différez pas de donner à celui qui souffre. Sans chagrin, prêtez l’oreille aux pauvres. Acquittez-vous de ce que vous leur devez, avec douceur… Donnez de bon cœur du peu que vous avez, vous souvenant que celui qui donne au pauvre prête au Seigneur et que le Seigneur lui rendra la récompense qu’il mérite. Plus les besoins des pauvres sont grands, plus on doit donner et plus on donne, plus sont abondantes les grâces que Dieu accorde car l’aumône fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. Souvenons-nous qu’il est impossible, si les pauvres nous bénissent, que Dieu ne nous bénisse pas car c’est Jésus-Christ lui-même qui mendie dans la personne du pauvre. »

Sermon sur la prière (1862)

 

Juin

« Il faut soutenir bien des combats pour conserver la vertu de chasteté. La chasteté est une rose qu’on ne peut cueillir que parmi les épines ; mais que ces combats sont consolants puisque la chasteté a plus de mérite et de gloire que le martyre ! Les martyrs ont combattu peu de temps, mais les combats de la chasteté sont continuels. S’il faut du courage pour vaincre une fois le bourreau, il en faut davantage pour se vaincre toujours soi-même … Les âmes les plus chastes sont celles qui ont le plus de combats à soutenir, qui sont les plus attaquées de tentations… Faut-il s’en étonner ? Quel mérite aurait-on si l’on était sans tentations ? On ne peut être victorieux sans combats ni couronné sans victoire. Courage, âme fidèle, Dieu voit le fond de votre cœur. Plus la tentation est violente, plus Dieu est prêt de vous et plus il vous récompensera. »

Sermon sur la chasteté (1832)

 

Juillet

 « Marie, vous montez au ciel, mais, de grâce, pensez à nous. Ne nous oubliez pas, pauvres et malheureux que nous sommes dans cette terre d’exil. Non, Marie ne nous oublie pas : d’un côté, le ciel pense à elle, de l’autre, Marie pense à nous. Qui pourrait expriler la joie du ciel de voir Marie y monter ?… Dans ce moment sublime, le Père éternel reconnaît publiquement Marie pour sa fille bien-aimée, Jésus-Christ la déclare sa Mère, le Saint-Esprit la regarde comme son épouse et la Sainte Trinité la couronne comme la reine du ciel et de la terre. Marie est au ciel. Elle est notre avocate et notre protectrice. Mère de miséricorde, elle s’emploie efficacement par sa prière à obtenir notre salut. Adressons donc nos soupirs à cette Vierge bienfaisante et souvenons-nous qu’un enfant de Marie ne périra jamais. »

Sermon de l’Assomption (1867)

  

Août

« Si nous imitons la conduite de Jésus-Christ, nous aurons toujours la paix. Qu’elle est désirable cette véritable paix qui fait le vrai bonheur des hommes, la paix de Jésus-Christ. C’est une paix solide, durable, qui apporte joie et consolation. Voulez-vous la posséder ? Retenez ces trois avis :

  1. Ne vous embarrassez pas des affaires dont vous n’êtes pas chargés et souffrez avec patience ce que vous ne pouvez empêcher.
  2. Ayez soin de vous faire une bonne réputation par une conduite qui ne blesse ni ne scandalise personne, non pas pour garder l’estime des hommes mais en vue de plaire à Dieu. Puis laissez le monde dire de vous ce qu’il voudra. Dieu connaît le fond des cœurs.
  3. C’est notre conscience et elle seule qui doit troubler notre repos lorsque le péché l’embarrasse. La paix du cœur est la compagne de la grâce. »

Sermons sur les moyens d’obtenir la paix (1853)

 

Septembre

 « Nous avons chacun nos défauts ; nous sommes bien aises qu’on les supporte. Il est donc juste que nous supportions ceux d’autrui… Chacun a ses défauts, tout le monde le dit, tout le monde en convient et personne ne s’en fâche… Vous n’êtes, dites-vous, ni libertin, ni injuste, ni vindicatif, ni avare, ni joueur, ni ivrogne. Ne vous en glorifiez pas : vous ne faites que votre devoir. Si vous aviez été mis à certaines épreuves, peut-être seriez-vous tombé dans ces fautes, et dans de plus grandes encore… Ne perdons jamais de vue les droits que notre prochain a sur nous. Il a droit d’exiger que nous pensions, que nous parlions, que nous agissions à son égard comme nous serions bien aises qu’on pensât, qu’on parlât, qu’on agît envers nous si nous nous trouvions dans le même état, dans la même position, dans les mêmes circonstances. »

Sermon sur les moyens d’obtenir la paix (1856)