Le prophète Zacharie nous montre le roi qui vient vers nous, pour nous sauver. Il est juste, humble et monté sur un jeune âne ! Il vient pour faire disparaître les guerres et les armes de guerre et pour proclamer la paix à toutes les nations. Zacharie annonce déjà Jésus, doux et humble de cœur, qui est né dans une étable, méconnu des sages et des savants et qui entre à Jérusalem assis sur un ânon. Jésus, le Fils de Dieu, s’est fait petit. Il ne s’est imposé à personne. Il nous a seulement invités à le suivre.
Dans sa prière à son Père, au début de cet évangile, Jésus proclame que ce que le Père a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits. Rappelez-vous d’autres passages de l’évangile où Jésus dit aux disciples : Laissez venir à moi les petits enfants, le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Et encore : Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu. Se faire petit enfant, c’est ressembler à Jésus. C’est être à l’écoute de tout ce que veut nous dire le Seigneur. C’est lui faire confiance et accomplir rapidement ce qu’il nous demande de faire.
Jésus nous demande de faire confiance au Père, comme des enfants ont confiance en leur père, et aussi, de Lui faire confiance à Lui, qui seul connaît le Père et peut nous le faire connaître. « Venez à moi, vous tous qui peinez, nous dit-il, et je vous procurerai le repos. » Et aussitôt après, il ajoute : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, et vous trouverez le repos. » Peut-on porter le joug qu’a porté le Christ. Bien sûr que non ! Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Quand on parlait du joug dans l’Ancien Testament, il s’agissait de la loi, du poids de la Loi. Le joug du Christ c’est la loi de l’amour : L’amour du Père et l’amour de ses frères. Cette loi de l’amour qui doit nous habiter, nous ouvre à nos frères, et nous procure beaucoup de bonheur.
Le père Michel Guérin, qui a été le premier curé de Pontmain – où j’ai été curé pendant 10 ans, après mon retour du Cameroun, – a été un homme merveilleux : Un homme de prière et un homme tout donné à ses paroissiens. Sa cause en béatification a été déposée, il y a 3ans.
Le 29 Mai 1872, le premier curé de Pontmain mourrait. Les paroissiens de Pontmain priaient, devant une statue de la Vierge Marie dans l’église de Pontmain, où il avait peint la voute comme la voute céleste en bleu, couverte d’étoiles. Pourtant il ne s’agit pas de fixer le passé et de le figer comme dans un musée. Il nous faut plutôt retenir comment la communauté chrétienne de Pontmain avec son curé, et sûrement grâce à lui, se sont tournés avec foi vers Jésus, conduits par la Vierge Marie dont le père Guérin avait une grande dévotion. Le témoignage de la vie du père Guérin, et d’une communauté vivante, sont un enseignement pour nous aujourd’hui, pour suivre Jésus. En effet, hier comme aujourd’hui, il s’agit bien pour nous, de suivre Jésus en essayant de répondre à tous ses appels.
Le père Guérin a donné une belle église à ses paroissiens : un lieu porteur pour prier et entendre la Parole du Seigneur. Mais en même temps, il avait le souci de tout ce qui se vivait à Pontmain : Construction de l’école de chemins et de route, ouverture d’un bureau de tabac etc. Oui, c’est la vie des personnes qui est importante. Quand les jeunes sont partis à la guerre, le curé a remarqué que les chrétiens n’avaient plus le courage de prier. Ils leur demande pourquoi. Alors, ils lui répondent : ‘A quoi bon prier, monsieur le curé, le bon Dieu ne nous écoute pas’… Après l’encouragement du père Guérin, les chrétiens reprennent leur prière. 3 jours après, le 17 Janvier 1871, au moment de l’apparition, c’est toute la communauté chrétienne qui se retrouve dehors, dans la neige, pour prier ensemble.
Le père Guérin a tout laissé pour suivre Jésus. Il n’a pas cherché son bien-être, mais le développement de Pontmain, l’entente entre les paroissiens, et leur vie spirituelle. Ce que Jésus a dit dans l’évangile, le père Guérin a essayé de le vivre. Il a vu que Jésus l’aimait et il a tout laissé pour suivre Jésus en aimant les autres. Si nous admirons le père Guérin, c’est aussi une aide qu’il nous apporte pour répondre aux appels du Christ, comme il l’a fait. Oui, prenons comme Jésus et avec Lui son joug, c’est-à-dire la loi de l’amour. Nous y trouverons du bonheur. Quand Jésus nous propose quelque chose, c’est qu’il va nous en donner les moyens. ‘Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger’.
Écoutons ce que les paroissiens de Pontmain ont écrit sur la tombe du père Michel Guérin : Je résume : ‘Il fut un serviteur dévoré de zèle… il enseigna la justice… Humble serviteur…il a donné son pain aux pauvres.
Le père Joseph Barbedette, l’un des voyant qui est devenu Oblat de Marie Immaculée, disait de lui : ‘Vénérable et saint prêtre, modèle de toutes les vertus, remarquable par sa tendre piété envers la Sainte Vierge, il a mérité à Pontmain, l’honneur d’être le théâtre des tendresses de Marie.’
Que son exemple nous aide à être chacun chez nous, des hommes, des femmes, des jeunes qui prient, sous le regard de Marie notre Mère. Que nous cherchions comme lui à faire du bien aux autres dans nos communautés et nos relations, et à refaire, avec nos prêtres des communautés de foi, et de fraternité, comme celle qui existait à Pontmain.
Oui Seigneur, nous cherchons le bonheur, mais c’est toi qui es la source du bonheur. Nos vies sont quelques fois lourdes à porter, mais nous avons confiance en Toi. Nous sommes sûrs de ta présence qui nous aide et nous réconforte. Conduis nous au vrai bonheur…Un bonheur qui nous aide à dépasser nos souffrances et nos égoïsmes, pour vivre de façon plus fraternelle sur cette terre… et un bonheur éternel que tu nous donneras de vivre auprès de Toi.
Père Philippe THIERRY
ancien curé de la paroisse Notre Dame de Pontmain