La parole de l’abbé Michel Guérin résonne avec une actualité toujours brûlante : « Quiconque veut servir Jésus-Christ doit s’attendre à la persécution. »
À travers les siècles, les disciples du Christ ont connu l’hostilité, parfois la moquerie, souvent la souffrance. Aujourd’hui encore, sous des formes différentes, le témoignage chrétien dérange, car il porte en lui la lumière d’un autre monde, celui du Royaume.
Le Père Cyrille Delort, missionnaire en Birmanie, partage dans cette méditation son expérience d’un peuple croyant qui vit la foi au prix de grandes épreuves, mais avec une confiance inébranlable en Dieu.

La persécution, une réalité ancienne et toujours actuelle

« La persécution peut prendre vraiment beaucoup de formes. À travers l’histoire, on voit bien que même dès le début, les chrétiens ont été persécutés… et même le Christ, surtout le Christ. »

Jésus lui-même a rencontré l’incompréhension, parfois la haine. Ses paroles ont heurté, son attitude a dérangé. Certains l’ont quitté, d’autres l’ont livré.
Mais la croix — instrument de supplice — est devenue le signe de notre salut.

« Derrière la persécution, il y a l’annonce de la vie éternelle », rappelle le Père Delort.

Le témoignage des martyrs : des vies données jusqu’au bout

Missionnaire des Missions Étrangères de Paris, le Père Delort se souvient des prêtres qui, avant lui, ont versé leur sang pour le Christ :

« Ils ont été martyrisés en voulant faire la volonté de Dieu. »

Leur exemple n’est pas à imiter dans la recherche de la souffrance, mais dans leur fidélité sans réserve :

« Il ne faut pas rechercher la persécution, mais elle vient, d’une manière ou d’une autre, car l’Évangile est souvent à contre-courant. »

En Birmanie, la foi au milieu des épreuves

« En Birmanie, les chrétiens sont aussi persécutés. Ce qui me frappe, c’est leur confiance inébranlable en Dieu, dans l’Église, dans les saints et les martyrs. »

Dans un pays marqué par les conflits, la pauvreté et la peur, ces croyants demeurent des témoins silencieux mais puissants de l’espérance. Leur foi rappelle que le mal est transfiguré en Dieu, et que le dernier mot appartient toujours à la lumière du Christ ressuscité. Le Père Delort invite à prier pour tous les chrétiens persécutés, non par pitié, mais pour raviver notre propre ferveur.

« En France, nous avons la chance de pouvoir vivre notre foi librement, mais il existe des persécutions plus insidieuses : la tiédeur, l’indifférence, la peur d’affirmer notre foi. »

Ces persécutions du confort, invisibles mais réelles, peuvent étouffer le feu de l’Évangile en nous.

De la persécution à la sainteté

« Prions pour ceux qui ne peuvent pas avoir la messe le dimanche, pour que leur courage nous donne la force de courir vers l’Eucharistie et vers la confession. »

C’est ainsi que, dans la communion des saints, la souffrance de certains devient la grâce des autres.
Le Père Cyrille Delort conclut :

« Le monde a tant besoin de saints. Que ceux qui souffrent pour leur foi nous apprennent la fidélité, et qu’à travers eux, le visage du Christ transfigure notre propre tiédeur. »