« Les œuvres qui tournent à la gloire de Dieu sont toujours combattues. C’est une preuve que Dieu les approuve. »
— Abbé Michel Guérin
La vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille. Travailler pour Dieu, c’est souvent entrer dans un combat spirituel où s’affrontent l’esprit du monde, notre propre esprit et l’Esprit Saint.
Le père Frédéric Foucher médite ici une parole exigeante de l’abbé Michel Guérin, qui rappelle que toute œuvre authentiquement orientée vers la gloire de Dieu rencontre l’opposition — non comme un signe d’échec, mais comme une confirmation.
Cependant, le prêtre invite à une vigilance intérieure : toutes les contrariétés ne viennent pas du démon, et toute persécution n’est pas forcément une preuve de sainteté.
La prudence dans le discernement
Le père Foucher commence par un avertissement salutaire :
« Ce n’est pas parce que je suis persécuté que j’ai raison. »
Il distingue avec justesse les épreuves qui viennent de Dieu pour fortifier notre foi, et celles qui proviennent de notre maladresse ou de notre orgueil.
S’appuyant sur saint Ignace de Loyola, il rappelle que nous devons apprendre à reconnaître les mouvements des différents esprits :
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L’Esprit Saint, qui pousse à la paix, à la vérité et à la charité ;
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Notre propre esprit, encore blessé par le péché ;
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L’esprit du mal, qui s’oppose à toute œuvre du salut.
Le discernement spirituel devient alors une clé : avant de crier à la persécution, il faut s’interroger — est-ce vraiment l’œuvre de Dieu que je sers ?
Quand le combat confirme la mission
Le père Foucher raconte combien les œuvres pastorales authentiques rencontrent souvent une résistance inattendue.
« Chaque fois qu’une œuvre de Dieu se met en route, elle est contrecarrée. »
Il évoque, non sans humour, l’expérience d’un parcours Alpha paralysé par des pannes techniques incompréhensibles — jusqu’à l’ascenseur en panne sans explication. Ces contrariétés, dit-il, rappellent que le Malin s’agite lorsque le salut des âmes progresse.
Mais au-delà de ces difficultés, le combat spirituel est aussi un lieu de croissance : Dieu nous y façonne, nous apprend l’endurance et la confiance.
« Travailler pour le salut des hommes, cela coûte. Mais au final, le résultat est toujours beau, car Dieu agit à travers nos limites. »
Garder le regard fixé sur le Christ
Pour le père Foucher, la véritable victoire se joue dans la confiance.
Dieu n’a pas besoin que nous défendions son honneur — « il sait très bien le faire lui-même » — mais il attend de nous la foi : croire qu’il est présent, qu’il est vainqueur, et qu’il nous fera traverser les épreuves.
Il compare notre vie spirituelle à une course d’endurance :
« Comme saint Paul le dit, ces épreuves nous apprennent à tenir dans la foi. »
Et il conclut avec l’image de Pierre marchant sur les eaux : tant que Pierre regarde Jésus, il marche ; quand il regarde ses pieds, il coule.
Ainsi, dans chaque combat, le regard tourné vers le Christ devient notre victoire.