« On vous l’a dit souvent, mes frères : la mort n’est que l’écho de la vie.
Telle vie, telle mort ; telle mort, telle éternité. »

— Abbé Michel Guérin

Figure spirituelle du XIXᵉ siècle, l’abbé Michel Guérin continue d’inspirer les croyants d’aujourd’hui.
Ses paroles, à la fois simples et profondes, rejoignent les grandes questions humaines : le sens de la vie, de la mort, de la foi.
Le père Franck Viel, prêtre du diocèse de Laval, médite ici sur une phrase forte du fondateur de la paroisse de Pontmain, qui invite à regarder la mort non pas comme une fin, mais comme l’écho de toute une vie.

Cette méditation nous conduit à une conviction : vivre, c’est déjà apprendre à se donner, à s’abandonner entre les mains de Dieu, pour accueillir dès maintenant la vie éternelle.

Une vie comme apprentissage du don de soi

Pour le père Franck Viel, cette parole de l’abbé Michel Guérin est d’une profonde actualité spirituelle :

« Toute ma vie, j’apprends à mourir. Mourir, c’est apprendre à se lancer dans les bras du Père. »

Il ne s’agit pas ici d’un discours morbide, mais d’un chemin d’abandon et de confiance. Mourir, explique-t-il, c’est apprendre à ne plus s’appartenir, mais à se donner totalement à Dieu.

« Toute notre vie, nous apprenons à mourir pour laisser le Vivant prendre notre place et vivre en nous. »

Une continuité entre la vie et l’éternité

Dans cette perspective, la mort n’est pas une rupture mais un passage, une Pâque, au sens fort du terme : un passage de la vie à la Vie.

« Il y a une vraie continuité entre notre vie sur la terre et notre vie au ciel. C’est le même “moi”, c’est la même personne, qui vit, meurt et ressuscite. »

Ainsi, ce que nous vivons dès maintenant — notre manière d’aimer, de pardonner, de nous confier à Dieu — façonne déjà notre éternité.
La mort ne fait que révéler la vérité de notre existence : “telle vie, telle mort ; telle mort, telle éternité.”

Être vraiment vivant, dès aujourd’hui

Mais avant de penser à la mort, la question essentielle demeure :

« Aujourd’hui, suis-je vraiment vivant ? »

Le père Viel invite chacun à se poser, à prendre conscience de la vie qui circule en soi, à rendre grâce pour ce souffle de Dieu qui nous habite :

« Je me pose, et je me dis : je suis vivant. La vie passe en moi. Dieu est là, car la vie, c’est Dieu. »

Être vivant, c’est donc laisser Dieu vivifier notre cœur, nourrir notre foi, inspirer nos gestes et nos paroles. C’est vivre déjà de la vie éternelle, ici et maintenant.